Histoire de Saint-Ouen-sur-Seine
Implantée sur une colline dominant la Seine au Moyen-Âge, Saint-Ouen reste pendant longtemps un village agricole essentiellement concentré autour du quartier originel du Vieux Saint-Ouen.
À la fin du Moyen-Âge, de nombreux seigneurs s'y font construire des hôtels et des manoirs. Saint-Ouen devient un lieu de villégiature prisé au XVIIe siècle. D'illustres personnages tels que Joachim Séglières de Boisfranc, Necker ou le duc de Rohan-Soubise y possèdent châteaux ou hôtels particuliers.
Mais c'est au cours du XIXe siècle que la physionomie de Saint-Ouen évolue considérablement. Encore un village en 1830, Saint-Ouen devient une ville industrielle de plus de 30 000 habitants à la fin du siècle. Cette industrialisation massive modifie en profondeur la population et l'urbanisme. Après la guerre de 1870, des chiffonniers installent leurs campements et baraques à Saint-Ouen, donnant progressivement naissance au marché aux Puces.
À partir des années 1965-1975, l'industrie audonienne traverse une période de déclin et de crise. C'est la désindustrialisation et l'apparition de friches industrielles. Le secteur tertiaire devient majoritaire dans les années 1990.
Saint-Ouen au Moyen-Âge
Saint-Ouen doit son nom à Audœnus Dado, évêque de Rouen et référendaire de Dagobert, sanctifié sous le nom de saint Ouen, et mort en 686, dans la villa Clippiacum, palais royal mérovingien situé vraisemblablement sur le territoire de Clichy.
Au VIIe siècle, une chapelle est érigée en sa mémoire à Saint-Ouen en bordure de Seine. Elle devient un lieu de pèlerinage car on prête à un des doigts de Saint-Ouen, gardé en relique, la vertu supposée de soigner la surdité.
Au XIIe siècle, pour accueillir des pèlerins de plus en plus nombreux, les habitants de Saint-Ouen font construire une chapelle de style roman sur l'emplacement de l'édifice originel. Vers 1250, le village se développe. Quatre chemins conduisent aux villages voisins de Montmartre, La Chapelle, Saint-Denis et Clichy. C'est l'époque des grands défrichements ; la vigne (le vin de Saint-Ouen restera célèbre jusqu'au XIVe siècle), le blé et l'osier sont les principales cultures. L'abbaye de Saint-Denis assure la gestion à Saint-Ouen d'une tuilerie, des pressoirs et des moulins sur l'Île-Saint-Denis.
L'une des principales foires du Moyen-Âge, la foire du Lendit, se tient dans la plaine Saint-Denis. Elle déborde sur le territoire de Saint-Ouen, puisque les bêtes amenées à la foire y sont gardées dans des étables à chevaux.
Les châteaux
Entre 1664 et 1669, Joachim de Seiglières de Boisfranc, chancelier du duc d'Orléans, fait construire à Saint-Ouen un château par l'architecte Antoine Le Pautre (premier architecte de Louis XIV). Plusieurs hôtes illustres y séjournent : Madame de Pompadour, Marie-Antoinette, etc.
En 1717, Saint-Ouen compte 112 maisons, 3 belles demeures et environ 600 habitants. Le blé, les légumes et les fruits constituent l'essentiel des cultures du village.
D'autres châteaux sont implantés le long de la Seine autour du vieux village, le château de Necker, les hôtels des Rohan-Soubise, la folie Godillot...
DÉCOUVREZ LE LIVRET DU BICENTENAIRE DU CHÂTEAU :
- La déclaration de Saint-Ouen et le Château actuel
Sous la Révolution, les villageois déposent un cahier de doléances. Saint-Ouen est rebaptisé « Bains-sur-Seine ».
En 1814, après l'abdication de Napoléon 1er, Louis XVIII incarne l'espoir d'une paix immédiate et stable. Le retour à une monarchie absolue semble inimaginable. La veille de son entrée dans Paris, le 2 mai, il s'arrête à Saint-Ouen au château de Boisfranc, accueilli par la princesse Potocka, propriétaire des lieux. Sous la pression de Talleyrand et de certains membres du Sénat, et avec l'approbation du tsar Alexandre, il signe la Déclaration de Saint-Ouen, prélude à la charte constitutionnelle de la Restauration, qui tout en rétablissant la monarchie, reconnaît les principales conquêtes politiques et sociales de la Révolution.
En 1823, Louis XVIII fait construire un nouveau château par les architectes Jean-Jacques-Marie Huvé et Jacques-Ignace Hittorf à l'emplacement du château de Boisfranc. Il l'offre ensuite à sa favorite, la comtesse du Cayla, qui y séjournera jusqu'à sa mort en 1852.
L'industrie
- L'industrialisation de la ville
L'histoire industrielle de Saint-Ouen débute avec l'ouverture de la gare d'eau, le 25 mai 1830. Le Port Saint-Ouen vise à suppléer aux difficultés de navigation sur la Seine et à l'insuffisance des ports de la capitale. Tout près de Paris, mais en dehors du périmètre de l'octroi, il rationalise les opérations de déchargement des marchandises et offre des facilités de communication (chaussées pavées) vers Paris.
À proximité immédiate de la gare d'eau, les premières entreprises à s'installer sont la fabrique de produits chimiques Roques en 1846 et l'usine de construction de machines à vapeur Farcot en 1848.
C’est à partir de 1860, avec le raccordement des docks aux chemins de fer de la petite ceinture, que le développement industriel de la ville prend toute son ampleur : le nombre d'entreprises passe de 24 en 1860 à 121 en 1880, dominé jusqu'en 1914 par trois branches d'activités : la chimie et la parachimie, la métallurgie et le secteur énergétique. Cette industrialisation modifie en profondeur la population et l'urbanisme de la ville.
- Saint-Ouen ouvrière
Des centaines d'ouvriers et leur famille s'installent à Saint-Ouen. Le village peuplé de 983 habitants en 1836 voit ainsi sa population passer à près de 6 000 habitants vers 1865 et multipliée par 5 au cours des 30 années suivantes (30 715 habitants en 1896). La construction de nouveaux logements n'est pas suffisante. Les conditions d'habitation sont souvent déplorables : taudis, maisons surpeuplées et sous équipées, baraquements de la Zone.
Cette explosion démographique s'accompagne également d'une transformation radicale du tissu social, les ouvriers devenant peu à peu majoritaires dans la ville (en 1871, le secteur de l'industrie emploie 65 % de la population active). En 1887, les socialistes révolutionnaires remportent les élections municipales et le 3 novembre 1887, Jean Pernin (ouvrier forgeron) est élu maire de Saint-Ouen. C'est l'une des premières communes socialistes d'Île-de-France.
- L'industrie et les mouvements sociaux au XXe siècle
L'Entre-deux-guerres est une période de croissance de la très grosse industrie. De nouvelles branches d'activité apparaissent : électricité et électronique avec Wonder et Alst(h)om (reconversion de la production de guerre de Thomson-Houston en matériel électrique), automobile avec Citroën, Ferodo...
Si les années 1955-1960 constituent une ère d'apogée industrielle, les années1965-1975 voient l'industrie audonienne traverser une période de crise. Fermetures et licenciements se multiplient. C'est la désindustrialisation. La prépondérance traditionnelle de l'industrie (automobile et métallurgique) décline au profit d'activités nouvelles, notamment dans les domaines de l'informatique et de la communication. Le secteur tertiaire devient majoritaire avec 54 % des emplois en 1992 contre 42,6 % en 1985.
Le marché aux Puces
Après la guerre de 1870, des chiffonniers chassés de Paris et de Clichy, arrivent à Saint-Ouen. Ils installent leurs campements et leurs baraques « sur la Zone », zone de servitude militaire située au-delà des fortifications de Paris. Zone inconstructible, elle n'accueille au départ que de l'habitat mobile. Les chiffonniers sont parmi les premiers à se constituer un logis : des cabanes faites de planches, de débris de wagons, et en guise de briques, de vieilles boîtes de sardines remplies de terre... En 1891, un droit de stationnement est demandé aux marchands qui déballent tous les dimanches leur bric-à-brac et leur ferraille sur les trottoirs de l'avenue Michelet.
Le commerce de bric-à-brac se développant, quelques hommes d'affaires achètent des terrains pour les équiper et les louer aux marchands. C'est ainsi que sont créés le marché Vernaison (12 800 m²) en 1920, le marché Malik en 1921, le marché Biron en 1925 et le marché Jules-Vallès, en 1938.
Après la guerre, les marchés organisés sont reconstruits en dur. De nouveaux marchés ouvrent comme le marché Paul-Bert en 1947, ou plus récemment le marché des Malassis en 1989 et le marché Dauphine en 1991.
Pauses Patrimoine
Le service Archives et Patrimoine développe des actions culturelles et pédagogiques en direction de tous les publics, comme les fascicules "Pauses Patrimoine" ci-dessous, dans l'objectif de faire découvrir les documents d'archives, l'histoire et le patrimoine de Saint-Ouen-sur-Seine.
- Fascicules à télécharger
- Champ de courses de Saint-Ouen (pdf - 5,50 Mo)
- Le château de Saint-Ouen (pdf - 6,98 Mo)
- Le cimetière de Saint-Ouen (pdf - 2,56 Mo)
- Le complexe sportif de l'Île-des-Vannes (pdf - 4,60 Mo)
- Complexe sportif de Saint-Ouen : patinoire, supermarché, parking (1975-1979) (pdf - 2,90 Mo)
- L'église Notre-Dame-du-Rosaire (pdf - 2,53 Mo)
- L'église du Sacré-Coeur de Saint-Ouen (pdf - 2,50 Mo)
- Gaumont Pathé Archives (pdf - 2,03 Mo)
- Le groupe scolaire Victor-Hugo (pdf - 3,16 Mo)
- Gymnase ex-pompiers (pdf - 3,62 Mo)
- L'Hôtel de ville de Saint-Ouen et les peintures monumentales (pdf - 6,56 Mo)
- Les logements Anselme-l-Hermet (pdf - 5,24 Mo)
- Le Pavillon de Liège (pdf - 1,77 Mo)
- PSA Peugeot Citroën (pdf - 6,54 Mo)
- Le Stade Bauer (pdf - 2,17 Mo)